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Le carnet bleu kelsch / KELSCH
Bettelkelsch en alsacien signifie « couverture du mendiant ». Au Moyen Âge, le Bettelkelsch était traditionnellement porté par les mendiants de la région de Colmar. Ce tissu aux motifs blancs sur fond bleu était destiné à couvrir les épaules et les bras en hiver. Les pauvres se déplaçaient courbés avec l’épaule droite relevée et coiffée du kelsch imprimé. Ils invoquaient ainsi l’aide divine pour attirer les aumônes.
L’histoire rapporte que le Bettelkelch était également porté aux environs de Mulhouse. Il protégeait les pratiquants du culte des “Miséricordes” lors de la procession de la statue de la Vierge Marie autour de l’église. On suppose que le kelsch des mendiants était inspiré des châles que les prêtres de l’Église catholique portaient autour du cou pour se protéger du froid.
Le tissu kelsch est un métis de lin et de coton à carreaux ou à rayures. Les diverses formes géométriques sont obtenues par le tissage de fils colorés. Le tissu kelsch d’Alsace est un métis tissé.
Le Bettelkelsch est également un tissu en métis, mais les motifs sont réalisés par la technique dite du « bleu de retrait » ou du « bleu de réserve ». Le Bettelkelsch est un métis imprimé.
Le « bleu de retrait » est une technique d’impression du kelsch apparue vers 1820 en Alsace. Le tissu brut est teinté, mais le motif conserve la couleur naturelle de la toile. Ce savoir-faire, aujourd’hui modernisé, consistait à isoler le métis par un rouleau en bois orné de décors. Les motifs étaient sculptés et gardés en relief. Le tissu ainsi comprimé sous les tampons conservait sa couleur d’origine. Le reste de l’étoffe s’imprégnait alors de la pâte bleue pigmentée d’où le terme dit « bleu de réserve » ou de « retrait ».
Des planches à imprimer ainsi que des échantillons de la maison Mortiz de Pfaffenhoffen sont conservés au musée alsacien de Strasbourg.
Notons également que le procédé du « bleu de retrait » a permis aux plus pauvres de l’époque de posséder du kelsch. L’étoffe non tissée était plus abordable.
La couleur bleue est le point commun entre le kelsch et le Bettelkelsch.
Le kelsch, traduit de « kölnisch blau », doit sa couleur originelle au pastel. La plante tinctoriale était cultivée dans la région de Cologne en Allemagne au XVe siècle. Les fils de lin étaient teints puis tissés en kelsch.
Le Bettelkelsch d’Alsace doit sa teinte indigo à une nuance de bleu découverte par l’oxydation du lignite extrait des mines à charbon de Bouxwiller vers 1828. Dès lors, cette nouvelle nuance est appelée « bleu de Bouxwiller » et sera largement utilisée dans la teinture du Bettelkelsch.
Les décors bleus des porcelaines chinoises importées par la Compagnie des Indes en Europe ont largement influencé les motifs du Bettelkelsch. Au 18ème siècle, c’est même l’apogée du tissu alsacien avec des décors de fleurs et de fruits. Les motifs évoluent ensuite avec la méthode du « bleu de retrait ». L’industrialisation remplace alors les rouleaux par des planches d’impression. Des guirlandes florales fines et délicates viendront parer le kelsch des mendiants. Quant aux impressions géométriques, elles apparaîtront bien plus tard, vers le milieu du 19ème siècle.
Les motifs de notre kelsch des mendiants sont inspirés d’un très ancien aplat de Bettelkelsch alsacien. JARDIN de BOUXWILLER est un décor floral, fin et délicat qui inspire la nature, les senteurs et la beauté des jardins de notre région.
C’est également un hommage aux jardins princiers aménagés par le comte Jean René III de Hanau‐Lichtenberg, au début du 18ème siècle à Bouxwiller.
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