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Le carnet bleu kelsch / KELSCH
Le kelsch d’Alsace est un tissu métis de lin et de coton à motifs bleus ou rouges et de culture paysanne. Le tissu kelsch est un produit de tradition, emblématique de l’art de vivre alsacien et attaché à sa région depuis le Moyen Âge. Le tissage du kelsch est produit en Alsace sur les contreforts du massif Vosgien dans l’est de la France.
Le kelsch alsacien est différenciable par ses motifs géométriques complexes et variés formés par le tissage des fils de couleur. Les entrecroisements caractéristiques du tissu sont les carreaux, les damiers et les rayures.
Le tissu kelsch est apparu en Alsace au XVIIIe siècle, mais les origines de la toile en lin remontent à l’Antiquité. Les spécialistes pensent que c’est en Egypte que fut maîtrisée le plus anciennement la technique du tissage du lin.
Koelsch, kölsch ou kelsch, la toile doit son nom au colorant bleu de Cologne dit Köln issu du pastel des teinturiers et fabriqué sous Charlemagne principalement autour de cette grande ville sur les rives du Rhin. Ce bleu Köln était prononcé kelsch dans le dialecte parlé dans cette ville.
Au Moyen Âge, le kelsch alsacien était utilisé dans la confection de linge de lit : enveloppes d’oreillers, d’édredons, traversins et rideaux. Ces parures en kelsch composaient, en partie, le trousseau de la future mariée. Une représentation de linge traditionnel en kelsch sur l’ex-voto Notre-Dame de Thierenbach est visible au musée Alsacien de Strasbourg.
C’est au XIXe siècle que le kelsch atteint son apogée en Alsace et devient encore plus populaire grâce à la production industrielle ; cette dernière a permis de réduire le coût de fabrication et d’accroître sa disponibilité. Les tisserands alsaciens proposent dès lors un choix de confections plus large avec le linge de table : nappes, serviettes de table, tabliers de cuisine, torchons de vaisselle ainsi que des housses de coussin. Aujourd’hui, le tissu kelsch est toujours produit en Alsace où il est considéré comme un symbole fort de la région.
Historiquement, le kelsch alsacien était un tissu de lin, de chanvre ou encore de laine. Puis, vers 1830, le coton est introduit avec le lin dans le tissage par les tisserands du Val de Villé. Le tissu kelsch devient de se fait un métis composé de fils de coton blanc et de lin écru.
Un tissu kelsch d’Alsace authentique se caractérise également par ses trois couleurs de tradition, un toucher exceptionnel et la qualité de ses matières premières :
Les motifs géométriques sont obtenus par le tissage de fils teints
La palette des couleurs est fidèle au patrimoine végétal alsacien
La souplesse et la douceur de la toile sont remarquables
La composition du métis naturel : un coton prestigieux pour la souplesse et un lin de haute qualité pour la résistance et les capacités d’absorption
Les labels de territoire de sa fabrication
42 % de coton Egyptien à fibres longues et fines et 58 % de lin français, premier pays producteur au monde
Derrière l’étiquette de notre kelsch se cache tout un monde celui de l’origine à l’excellence :
Le savoir-faire transmis de génération en génération, mué et bonifié au fil du temps par les industriels du textile
Un talent appuyé par les ressources naturelles du massif vosgien et alsacien qui donnent au tissu des caractéristiques spécifiques de territoire
Un impact favorable à l’économie locale garantit avec 75 % minimum des étapes de sa fabrication effectuées en France
De l’origine à l’excellence : 3 engagements qui valident la certification du label FRANCE TERRE TEXTILE et VOSGES TERRE TEXTILE à notre tissu kelsch. Mais nous pourrions aller plus loin encore avec :
La marque ALSACE et son rayonnement identitaire
L’écoresponsabilité : notre kelsch n’a pas fait trois fois le tour de la planète avant d’arriver chez vous
L’inclusion : toutes nos confections sont réalisées dans des ateliers protégés ESAT d’Alsace-Lorraine par des personnes en situation de handicap
Des garanties et des valeurs que la maison bleu kelsch porte vraiment à cœur et qu’elle souhaite promouvoir dans tout l’hexagone et au-delà avec l’appellation “made in France”.
La couleur naturelle du kelsch est l’écru liée à la teinte brute du lin, la matière première originelle. Puis, avec l’avènement de Charlemagne, le kelsch est teint en bleu et ensuite en rouge sous l’influence du commerce entre Orient et Occident.
Les différentes variantes des trois couleurs de tradition font référence aux plantes tinctoriales cultivées autrefois en Alsace :
Le pastel des teinturiers : pigment bleu pastel issu du broyage des feuilles de cette plante sauvage
L’indigo : pigment bleu foncé extrait des feuilles et des tiges de l’indigotier
La garance des teinturiers : pigment rouge procuré par la racine de cette plante vivace
L’Alsace restera fidèle à la tradition du pastel jusqu’à l’arrivée des colorants de synthèse vers 1880.
Les couleurs du kelsch réédité par Laurence Fritz s’inscrivent dans le respect de ces teintes traditionnelles alsaciennes. Notre kelsch authentique se caractérise exclusivement des coloris :
Lin écru
Coton blanc uni
Bleu ciel
Bleu marine
Rouge
L'intensité et les camaïeux de couleurs de nos kelsch sont obtenus uniquement par les variations des entrecroisements des fils teints lors du tissage.
Le spectre colorimétrique est inconnu au Moyen Âge et le mélange de couleurs n’existe pas car proscrit de la culture biblique. La teinture domestique rurale est réalisée à l’aide de plantes car facile à obtenir et à moindre coût. Le Pastel des teinturiers Isatis tinctoria est une source colorante utilisée depuis l’Antiquité. Bien que reconnue pour ses vertus médicinales et cicatrisantes, la plante sauvage offre l’avantage d’être traitée à froid, donc à toutes saisons. L’histoire rapporte que la plante fut introduite dans le sud de l’Europe par les Maures.
La couleur bleu pastel est issue de la plante tinctoriale pastel cultivée au 15e siècle dans la région de Cologne en Allemagne et sur les rives du Rhin jusqu’en Alsace. Le colorant bleu vient de la traduction koelsche blöy et a donné le terme bleu de Cologne.
Inspiré par les porcelaines chinoises importées par le commerce avec les Indes orientales, le bleu indigo est la couleur de l’élégance au 17e siècle. Le bleu indigo est produit par un colorant végétal issu de l’indigotier. La plante sera ensuite remplacée par un colorant extrait de l’oxydation du lignite (charbon) extrait des mines de la ville de Bouxwiller et donnera le terme de bleu de Bouxwiller.
Symbole de pureté, de sagesse et de blancheur vaginale, le blanc fait son apparition au début du XIXe siècle ; grand siècle du linge de maison qui fait la manne aux grands magasins inventeurs de la saison du blanc. À Paris, le Bon Marché lance même le premier catalogue de vente par correspondance. À Strasbourg, des maisons spécialisées comme la Maison Mathieu et Treger-Fuchs offrent du blanc de très belle qualité blanchi à Gerardmer. Le métis, mélange de coton et de lin, est très apprécié pour sa solidité et sa qualité d’absorption.
Quant aux nappes de chanvre blanc à liteaux, dites « kelsch blanc », elles sont tissées par les petits métiers domestiques et rattachées à l’image de l’Alsace à table et à ses rituels de fêtes.
« La vogue du blanc n’atteint que tardivement la campagne et le tissage du kelsch vit son apogée durant la première moitié du XIXe siècle. Les ateliers des Vosges et de la Forêt-Noire offrent une grande variété de motifs et d’armures et les trousseaux sont parfois fabuleux. » Les étoffes en Alsace – Christrianne Burckel
Le rouge était très prisé dans les régions productrices de garance, notamment sur les berges du Rhin et dans les Rieds. L’utilisation du kelsch rouge caractérisait les intérieurs catholiques, et le bleu les intérieurs protestants ; ces interprétations sont toutefois controversées par des représentations artistiques religieuses catholiques du Moyen Âge où les deux couleurs se côtoient. Selon Georges Klein, ancien conservateur du Musée alsacien, bien que le rouge occupe une place importante dans la liturgie, et qu’il soit lié aux costumes traditionnels, le rouge ne fait pas référence à une appartenance confessionnelle.
« C’est en Alsace que la teinture du coton en rouge fera les plus grands progrès. Le rouge une couleur essentielle dans l’art populaire alsacien. Tonique et visible, c’est la couleur primaire utilisée pour les costumes par tous les peuples du monde. » Les étoffes en Alsace – Christrianne Burckel
Au Moyen Âge, le kelsch est tissé par les paysans, mais également par les moines. Le tissage en atelier s’effectue toujours selon la règle du 1/3 de fil blanc 2/3 de fils de couleur. Tout l’art d’entrecroiser les fils géométriques est inspiré de l’inventivité des tisserands, mais également de la géométrie sacrée venue d’Egyptes, d’Alger ou d’Andalousie. Rayures ou carreaux, le graphisme singulier du kelsch d’Alsace est toujours riche de l’héritage du tissage traditionnel.
« Sur le plan symbolique, le tissage du kelsch obéit au chiffre 3. Pour la chrétienté, la Sainte Trinité est d’une importance capitale. » Les étoffes en Alsace – Christrianne Burckel
À l’ère romaine, on nommait les tissus à carreaux rayés car le terme n’existait pas encore. Bien que son origine ne soit pas établie avec précision, l’histoire suppose que le kelsch à carreaux est une métaphore de la croix utilisée lors des rites de passage comme le baptême, le mariage ou la mort. Au Moyen Âge, le kelsch à carreaux est associé au monde spirituel surtout lorsqu’il est tissé aux couleurs bleu et rouge à l’image des vitraux.
À partir du XVIIe siècle, les tissus à carreaux se revèllent en Europe sous toutes formes de confection et essentiellement par 4 tissages incontournables :
Carreau emblématique des Celtes et probablement le plus ancien. Le Tartant est composé d’une série de lignes verticales et parallèles qui vont se répéter et se croiser pour former un bloc de couleur. Ce quadrillage particulier s’appelle un sett.
Ce tissage complexe est une variation de Tartant et remonte au début du XIXe siècle. Le motif de carreau formé par le croisement de rayures verticales et horizontales crée un effet très reconnaissable de petits carreaux armure pied de poule à chaque angle.
Reconnaissables entre tous, les carreaux Vichy sont importés d’Asie au XVIIè siècle. Le tissage est réalisé dans un ordre bien précis : une ligne de carreaux blancs et demi-teinte puis une ligne de carreaux de couleur pleine et demi-teinte.
Classiques, design et assez typés, les Carreaux-fenêtre sont obtenus par un quadrillage de lignes horizontales et verticales qui se croisent à des angles de 90 degrés pour former une grille de carrés de taille égale. Le Carreau-fenêtre s’apparente aux vitres de fenêtre, d’où son nom !
Au Moyen Âge, les rayures sont considérées comme diaboliques ! Motif impur, la rayure est longtemps restée comme une marque d’exclusion ou de transgression en Occidant. En Alsace, le kelsch rayé était employé dans la domesticité du quotidien comme les sacs de céréales, les enveloppes de crin, de paille ou encore en coutils de matelas. Avec un tissage moins serré qu’un kelsch à carreaux, la toile était plus facile à réaliser et nécessitait moins de fils de couleur, donc moins coûteuse.
Au XIXe siècle avec le développement des stations balnéaires, les tissus à rayures retrouvent toute leur superbe notamment par les tenues de bain. Aujourd’hui, la rayure est symbole d’élégance à la française par sa dimension ornementale avec une forte valeur visuelle. Un motif rayé singularise une étoffe, donne du rythme et du dynamisme à une décoration d’intérieure. Larges ou discrètes, les rayures d’un tissu kelsch sont très appréciées en toile d’ameublement et en accessoires textiles comme des rideaux ou des housses de coussin notamment.
Le kelsch est un art de vivre pittoresque alsacien immortalisé par les traditions.
À la fois présent dans l’ameublement et dans l’habillement, jadis, le kelsch d’Alsace était utilisé pour confectionner le trousseau des jeunes filles bien dotées. Il se composait d’enveloppes d’édredon en kelsch doublé de chanvre blanc, de draps, de taies d’oreiller et traversin, de nappes, de serviettes de table, de mouchoirs et des sous-vêtements comme des chemises et des jupons. L’alcôve de lit était également drapée de rideaux en tissu kelsch. Les piles épaisses de tissu alsacien étaient signe de richesse dans les coffres de famille ou armoires de campagne. Avec les chutes de tissu, on confectionnait des tabliers, des coussins, des napperons et des garnitures de berceaux.
« À la campagne le réemploi prévaut. Les recyclages continus témoignent des difficultés économiques dues aux guerres successives. Les doublures des vêtements sont faites d’échantillons de tissus. Le kelsch sert ainsi de pour le dos d’une veste ou l’intérieur d’un bas de jupe, pour doubler les manches d’une veste ou confectionner un casaquin. Certains édredons sont de véritables patchworks de carreaux. » Les étoffes en Alsace – Christrianne Burckel
Aujourd’hui, le tissu traditionnel alsacien est plus que jamais utilisé en le linge de maison, pour la décoration intérieure, les accessoires du quotidien et bien sûr les tenues traditionnelles du folklore alsacien. Souple, solide et responsable, avec notre kelsch, la mode contemporaine n’est pas en reste et notamment avec Geht’s In. Gilets pour homme, robes ElsassRock et même robe de prestige avec notre bettelkelsch, l’Atelier de la Colombe confectionne avec passion des vêtements lumineux. Et chez bleu kelsch on adore !
Du linge de maison à la fashion Strasbourgeoise en passant par les ESAT et Mulhausen, ensemble continuons de faire vivre notre tissu kelsch d’Alsace !